Le voyage que vous ne ferez pas
Vous avez une minute :
Ce qui nous inspire : On l’appelle Chomolungma (« déesse de l’univers ») au Tibet, Sagarmāthā («tête du ciel») au Népal, Everest en Occident. Depuis 1856, c'est officiellement la montagne la plus haute du monde… et l’une des plus dangereuses : en témoigne la dramatique expédition de mai 1996, devenue un cas de management à la Harvard Business School. Au sommet, entre manque d’oxygène et épuisement physique, les alpinistes n’ont plus l’esprit assez clair pour prendre des décisions. Alors par sécurité, ils se fixent l’heure de retour avant de partir : « Si à 14h on n’a pas atteint le sommet, on abandonne, même si on est à 500m ». Frustrant mais vital.
Vous avez plus d’une minute ?
Là où on veut partir : L’Everest ? « Tenter de l’atteindre est un acte intrinsèquement irrationnel – le triomphe du désir sur le bon sens. » (Jon Krakauer). Pas de quoi nous faire chausser les crampons cette année ! Mais on s’inspire des rêves de grandeur et de l’endurance des grimpeurs pour faire des projets un peu fous : nouveau business, tour du monde, rédaction d’un roman. En se donnant une limite à l’avance : financière, spatiale ou temporelle. Parce qu’une fois qu’on s’est trop engagé, trop avancé, qu’on a trop investi, c’est plus difficile de rester rationnel. Alors que parfois, la décision la plus courageuse n’est pas d’avancer coûte que coûte, mais de savoir se remettre en question et retourner sur ses pas – pour mieux repartir.
À voir, à lire, à méditer : le film Everest, le récit de Jon Krakauer et le cas qu’en a tiré la Harvard Business School.