Manuel de conversations pour Noël

Vous avez une minute :

Pendant les 7 jours qui viennent, au-delà du régime supersize me et des décorations esthétiquement douloureuses, la vraie épreuve olympique c’est de réussir à (bien) se parler. Avoir de bonnes conversations quand on se voit une fois par an et survivre aux récits des cadeaux quand on revient au bureau.
Que dire ? A qui ? Tout de suite ? Plus tard ? Et surtout comment ? 3 règles d’or :

1/ On remplace « Et sinon toi ça va ? » par « Et sinon raconte-moi... ». On enchaîne alors avec un livre, un voyage, un concert, un post sur les réseaux sociaux…tout ce qui peut manifester notre intérêt. La vie professionnelle doit être de préférence écartée : quand on se parle peu et qu’on a peu d’intimité, raconter ce qui se passe au travail paraît soit vertigineux (« par où je commence ? »), soit inapproprié (« je suis en vacances, pas envie d’en parler »).

2/ On est attentif. C’est-à-dire qu’on écoute sans ponctuer de « mmmm », « oui oui », « ah ok » toutes les deux secondes, on attend la fin des phrases, on reformule pour vérifier qu’on a bien compris et on regarde dans les yeux, même si vos neveux tarés font n’importe quoi à côté.

3/ On exprime son désaccord quand on en a un. Ca évite de se crisper pour rien. En revanche, on n’exprime que ce qui obtient un « oui » aux 3 questions suivantes : penses-tu vraiment ce que tu vas dire ? Peux-tu le défendre et argumenter ? Peux-tu le dire avec amour ?

Si on ne répond pas oui aux trois, on se tait et on se jette sur le foie gras.

Vous avez plus d’une minute ?

Ecoutez-regardez le TED talk de Luvvie Ajayi sur l’intérêt de dire la vérité et surtout plongez-vous dans Trêves de bavardages, le livre de Fanny Auger sur l’art d’avoir de bonnes conversations. Et quoiqu'il arrive, on se détend, « les gens oublieront ce que tu as dit, ils oublieront ce que tu as fait, mais ils n’oublieront pas comment ils se sont sentis avec toi. » Maya Angelou.
Joyeux Noël à tous !