Bonjour Patricia, vous êtes styliste, DJ, consultante, entrepreneure. Vous avez toujours été curieuse d'art et de musique ?
Oui j'ai baigné dans la mode et la musique depuis petite. Mon père était fan absolu de jazz donc j'ai grandi avec Nat King Cole, la Motown, James Brown... Tous les soirs, on dansait avec mes soeurs avant de faire nos devoirs. Et la mode m'a toujours plu, notre mère faisait tous nos vêtements. Il se trouve d'ailleurs que nous sommes trois soeurs à être devenues stylistes.
Quelles études avez-vous suivies ?
Au départ, j'ai fait des études qui n'avaient rien à voir avec ce que j'ai fait plus tard : marketing, anglais, littérature, psychologie... Une fois ma licence obtenue, je suis partie à Londres passer ma maîtrise... et je me suis éclatée.
Je suis rentrée au bout d'un an pour chercher du travail à Paris et en postulant pour un stage au magazine ELLE, on m'a fait rencontrer une créatrice de mode, Peggy Roche. Je suis devenue son assistante. Pendant deux ans, j'ai appris avec elle le métier de styliste et tout ce qui pouvait toucher à la gestion d'une marque de mode. Puis j'ai été embauchée par Paris Passion Magazine, un magazine américain, où l'ambiance était géniale. Quand le magazine a été racheté par Time Out en 1990, je suis devenue directrice de la publicité chez Sonia Rykiel. J'étais douée à ce poste mais je ne m'y suis pas plu du tout. J'avais la créativité d'une modeuse mais pas l'état d'esprit.
C'est à ce moment-là que mon mari de l'époque m'a donné l'idée de monter ma boîte !
C'était une chose à laquelle vous aviez déjà pensé ?
Pas du tout ! Je n'y connaissais rien mais il m'a tout appris. Financièrement, il pouvait aussi assurer le quotidien le temps que je me lance, c'était le bon moment.
Je me suis donc installée dans un atelier-boutique dans le 18ème arrondissement de Paris aux Abbesses - à l'époque le quartier le moins cher de Paris - et j'ai lancé la marque Patricia Louisor.
J'ai commencé par fabriquer des bijoux en faisant de la récup' auprès de mes copines ! Je réinvestissais chaque centime gagné dans la boîte. Puis au fur et à mesure les clientes ont commencé à me demander des vêtements, donc j'ai trouvé une modéliste et on a commencé à travailler sur une collection !
On a fini par pouvoir faire un défilé, puis deux, et la marque a bien évolué au fil des années, jusqu'à être distribuée en Europe, au Japon, aux Etats-Unis.