Aude Chabrier

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Aude Chabrier

À 33 ans, Aude Chabrier a co-fondé le média parental Bubblemag, développe un nouveau projet digital autour de la parentalité bienveillante et est aussi coach d’accompagnement pour les parents. Car pour cette jeune maman de deux enfants, être parent, ça ne s’improvise pas, ça s’apprend.
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Bonjour Aude, à quoi ressemble votre emploi du temps?
Il n’est jamais fixe : cette semaine je consacre trois jours à Bubble, deux jours sur le développement de Parentalite.co et un soir au coaching de parents. En général j’essaie de rentrer tôt un ou deux jours par semaine pour profiter de mes enfants au delà du créneau bain-dîner-dodo. Pour moi, le plus important est de ne faire qu’une seule chose à la fois : quand je suis avec mes enfants,  j’évite d’être pendue à mon smartphone par exemple…

Aujourd’hui, on peut donc réussir à être une super maman tout en ayant une vie professionnelle épanouissante ?
Oui, d’ailleurs je ne pense pas que ce soit antinomique, bien au contraire. « Être heureux et épanoui » est , je crois, un des plus beaux cadeaux que l’on puisse faire à son enfant. Non seulement parce que, être « bien » soi-même est une condition essentielle pour être à son écoute. Mais aussi parce que en travaillant avec passion, en étant alignée sur ses convictions et ses envies, on lui donne un exemple positif et enthousiasmant pour sa vie future.

Être parent ça s’apprend ?
En réalité, je ne comprends pas pourquoi on apprend comment conduire une voiture ou se servir d’un ordinateur par exemple, et que l’on n’apprenne rien sur la manière dont nous fonctionnons, nous, êtres humains. Cette ignorance est problématique  lorsque l’on devient parents. Comprendre son enfant n’est pas inné et les occasions de perdre pied sont nombreuses. Il est nécessaire de trouver les ressources pour mieux appréhender ce petit être : les neurosciences donnent des clés pour déchiffrer son enfant, et la parentalité positive propose des outils de communication pertinents !

Nous avons développé du contenu à ce sujet sur le site de bubblemag. Je suis moi même animatrice d’ateliers de parentalité positive. Et je lance en mai le site parentalité.co qui regroupera tous les outils à disposition des parents pour aborder leur rôle avec confiance.
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« Être heureux et épanoui est , je crois, un des plus beaux cadeaux que l’on puisse faire à son enfant. »
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L’éducation et l’enfance sont des sujets qui vous ont toujours intéressé ?
Oui, j’ai toujours été sensible à l’éducation. Etant jeune, j’ai fait ma scolarité dans un collège public de banlieue où j’ai fait comme beaucoup le constat qu’on n’avait pas tous les mêmes chances au départ. Que l’endroit de naissance détermine aussi fortement la réussite scolaire m’a paru une injustice insensée ! En essayant de comprendre pourquoi, j’ai réalisé que c’était toute notre manière d’appréhender l’éducation des enfants qu’il fallait revoir. Ce que j’ai fait, lorsque je suis devenue maman : en m’intéressant aux neurosciences, à la manière dont le cerveau d’un enfant se développe, à la parentalité bienveillante…

Justement, que vous ont appris les neurosciences sur l’éducation d’un enfant ?
Que l’amour et la bienveillance sont ESSENTIELS !
Par exemple, on apprend que le cerveau des petits n’est pas assez mature pour gérer leurs émotions ; ce qui peut expliquer l’ampleur de leurs réactions. Si leur détresse n’est pas entendue, des molécules de stress se libèrent qui peuvent être néfastes au bon développement du cerveau. Au contraire, l’écoute empathique, les câlins, la douceur aident à sa maturation.

Par ailleurs , qu’est ce que la parentalité bienveillante?
Pour moi c’est avant tout une posture basée sur un respect profond de l’enfant. C’est construire une relation basée sur la bienveillance, hors du schéma dominant-dominé, qui favorise l’autonomie de l’enfant et le développement de ses potentialités. Attention ce n’est pas une parentalité permissive : elle fixe les limites dont l’enfant à besoin pour s’épanouir pleinement.

C’est une tendance qui se développe de plus en plus dans l’éducation ?
Oui, la parentalité bienveillante fait beaucoup parler d’elle depuis 5 ans et c’est tant mieux ! C’est un peu comme le bio il y a 20 ans. Au départ, elle était défendue par un petit nombre de personnes qui pouvaient paraître en marge et elle se diffuse beaucoup plus largement depuis quelques années.
 
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« La parentalité bienveillante favorise l’autonomie de l’enfant et le développement de ses potentialités »
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Personnellement, comment ces pratiques vous ont-elles aidée dans votre vie de maman et dans votre quotidien ?
Elles m’aident tous les jours. Elles m’ont permis de poser un regard conscient sur mes enfants, sur leurs besoins, sur la manière dont ils apprennent à chaque seconde. Quand mes fils font une crise, j’essaie de comprendre ce qui se joue, quels sont leurs besoins cachés. Très souvent, quand ce n’est pas la faim, la soif ou le sommeil, c’est qu’ils ont besoin d’un câlin. Je les prends dans mes bras et en général, 2 minutes plus tard c est fini !
Toutes ces réflexions et ces outils m’aident aussi beaucoup dans la vie en générale, avec mes proches, ou au travail. Ce sont des vases communicants.

Quels sont les conseils que vous pourriez donner aux parents ?

Travailler sur l’environnement : Par ex. : Quand votre enfant commence à marcher, plutôt que de lui répéter 100 fois «  Fais attention ! » de peur qu’il se blesse ou qu’il tombe, sécurisez l’espace !

Montrer l’exemple : Nos enfants sont de parfaits copieurs. Ce que nous transmettons à notre enfant passe plus par nos actes que par nos paroles. Par ex. : Ne crions pas si nous ne voulons pas qu’il le fasse.

Choisir ses combats : Décidez dès le départ de ce qui est essentiel pour vous en tant que parent, parce qu’il est impossible de se battre sur tous les fronts. Il faut poser les règles sur lesquelles vous ne céderez pas, afin qu’elles soient claires et connues à l’avance par les enfants.

Accueillir les sentiments : C’est très important. Par exemple, quand l’enfant veut quelque chose qu’on ne peut pas lui donner ou qu’il pique une crise, la première des choses à faire est d’accueillir sa crise. Il s’agit d’être complètement présent, de se tourner vers lui, de se mettre à sa taille et lui montrer qu’on est là. Il faut le laisser parler, l’écouter et l’aider à verbaliser son sentiment.

Privilégier la description à l’évaluation : La communication bienveillante recommande aussi d’employer le JE plutôt que le TU qui met le parent dans une position d’accusateur. Et de parler du comportement plutôt que de l’être. Par exemple au lieu d’entrer dans une chambre d’ado en désordre en lui disant : « Tu es vraiment bordélique ! », il vaut mieux décrire ce que l’on voit. Ce qui aura une meilleure chance de susciter la coopération plutôt que le conflit.

Décoller les étiquettes : Il peut être tentant et facile de catégoriser ses enfants « il est casse-cou », « elle est futée », « c’est le clown de la famille. ». Négatives ou positives, ces étiquettes peuvent les enfermer dans un rôle. Utiliser les outils de communication bienveillante dont nous venons de parler (description vs évaluation), permet d’éviter cette situation.

Faire le plein : Prenez aussi le temps de faire chaque jour une pause de 10 minutes avec votre enfant juste pour un câlin. Son réservoir d’amour sera rempli, il se sentira mieux et vous aussi.

Ne pas culpabiliser de prendre du temps pour soi : Il vaut mieux passer un peu moins de temps avec vos enfants mais être en pleine conscience avec eux et épanoui.

Pour en savoir plus :
- Bubblemag.fr
- parentalité.co (en ligne mi-mai) pour être tenu au courant du lancement contacté sur twitter : @AudeCM ou par mail ([email protected])
- « J’ai tout essayé » d’Isabelle Filliozat, éditions JC Lattès
- « Parler pour que les enfants écoutent et écouter pour que les enfants parlent », Adèle faber et Elaine Mazlish, éditions du Phare
- Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau, Catherine Guegen, éditions Pocket
- « Vivre la pensée montessori à la maison », Emmanuelle Opezzo, éditions Marabout
- Le site de Céline Alvarez
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« Toutes ces réflexions et ces outils m’aident aussi beaucoup dans la vie en générale, avec mes proches, ou au travail. Ce sont des vases communicants. »

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By Eve