Agathe Audouze

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Agathe Audouze

Elle est pas bisounours, pas perchée, pas catastrophiste. Elle est pas snob. Pas révoltée. Pas militante. Pas radicale. Pas sectaire. Elle est juste « pas junk food ». Agathe est Agathe, une femme engagée qui veut mélanger le bien-être, le healthy, et le beau. C’est pour ça qu’elle a créé à Paris les cafés Pinson en 2013.
A 41 ans, cette pionnière de l’ère healthy est mère de deux enfants, entrepreneure, auteur d’un livre de cuisine, et passe son temps entre ses cafés et la gestion de son site web consacré à la nutrition, la Minute Papillon.
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Bonjour Agathe, avant le café Pinson, tu avais une autre vie ?
 Une vie différente, disons… J’ai passé 6 ans dans une société de cosmétiques. Puis 2 ans dans la mode. Tout se passait bien mais je sentais que je n’étais plus complètement en phase avec qui j’avais envie d’être. J’avais envie de redonner du sens à mon action au quotidien, de définir mon fil rouge personnel. Ça a été le 1er déclic. Le 2e, c’est quand j’ai eu des enfants. Je me suis demandée ce que j’avais envie de leur léguer. Et aussi prosaïquement, pour la première fois je me suis posé ces questions : comment je voulais les soigner, les nourrir, les éduquer…
Le 3e déclic, c’est quand j’ai découvert que j’avais une intolérance au gluten, en 2003. A cette époque, on en parlait très peu, et je me sentais assez marginalisée. Il y avait quelques lieux, chacun spécialisés (bio, sans gluten, écolo), mais qui ne réunissaient pas toutes ces dimensions et qui l’alliaient au beau. J’ai pensé à la génération d’après : j’avais envie de pouvoir me regarder dans la glace à 80 ans et me dire que j’avais pu contribuer à ma manière.  Avec ces 3 déclics, j’ai quitté mon job en 2006. Je me suis posée, et j’ai réfléchi. Pendant 6 ans.
 
6 ans ! Et tu n’avais pas peur de piétiner pendant tout ce temps ?  
 A vrai dire, je ne l’ai pas vraiment choisi, mais pour moi ça a été essentiel, vécu comme une étape où je me suis réappropriée qui j’étais. Je l’ai vécu comme une période bénie, complètement unique où l’on prend le temps pour se laisser diriger par ses pensées et ses intuitions, et aller vers des idées neuves. Et enfin, c’est un temps nécessaire pour élargir ses possibilités de rencontres et de découvertes.
 
Et comment s’est passée cette gestation ?
 J’ai tout désappris. Et j’ai tout réappris. Pris du recul. Déconstruit et reconstruit. C’est pour cette raison que ça a pris du temps. Je me suis plongée dans des livres, j’ai chiné des infos partout, autant lors de conférences pointues que dans l’épicerie en bas de chez moi. J’ai réappris sur la santé, la cuisine, la nutrition. J’ai compris que nos habitudes occidentales sont parfaitement atypiques et que dans la majorité des pays de la planète, on mange des produits de saison, qui ont poussé pas loin, qui n’ont pas été traités. Pour ça, le livre Santé parfaite de Deepak Choprah m’a remis les idées en place. J’ai redécouvert des savoirs ancestraux. Et j’ai trouvé ça passionnant.
 
J’ai fait aussi une quantité colossale de Business Plans, voulu m’associer, j’ai pensé à reprendre une affaire. Ça ne s’est finalement pas fait, ce qui est très bien ! Je ne crois pas au hasard. Cela m’a permis de savoir mieux définir ce que je voulais faire, tracer ma route.
 
Ensuite, une fois que je me suis sentie prête, ça m’a permis de tout créer très vite, en moins d’1 an. Car d’une certaine manière, tout était déjà en place dans ma tête. Le projet s’est enclenché de manière très fluide.
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« Ça donne une confiance en soi colossale, de se sentir à nouveau maitre de la manière dont on vit. »
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Tu penses donc qu’il faut désapprendre pour réapprendre ?
 Peut-être oui, en effet ! J’ai l’impression d’être devenue adulte « responsable » entre 30 et 40 ans. Cette métamorphose de l’adulte spectateur de sa vie à l’adulte responsable, c’est assez proche des rites de passage à l’adolescence : une période unique dans une vie où l’enfant, avec son éducation et son environnement, remet en cause l’autorité, prend ce qu’il a envie de prendre et déconstruit ce qu’il n’a pas envie de prendre pour devenir un individu à part entière, porteur d’une vision.  C’est ce qui s’est passé chez moi : j’ai questionné l’autorité de l’état, de la science, de mon entourage. Et ça donne une confiance en soi colossale, de se sentir à nouveau maitre de la manière dont on vit. Sur ce sujet, mes enfants m’ont aussi beaucoup appris.
 
 
Qu’est-ce qu’ils t’ont appris ?
 Un jour la nounou de mes deux enfants m’a dit : « Ce sont eux les sages ». Et c’est exactement ça : les enfants ont beaucoup plus de bon sens que nous. Récemment, alors que je pleurais de fatigue devant mon fils de 6 ans, il m’a dit très simplement : "Tu sais maman, pleure, ça te fait du bien". Je suis aussi fascinée par leur capacité à être toujours dans le OUI à la vie.
Et quand on les écoute bien, Ils sont capables de sortir des phrases presque philosophiques. Ça donne vraiment l’impression que ça vient de loin… Comme un savoir qu’on a tous au fond de nous, et qu’on perd petit à petit au fur et à mesure qu’on prend de l’âge.
 
 
Et maintenant, le café Pinson, c’est quoi pour toi ?
 Au Pinson, j’ai l’impression de semer des petites graines : c’est un lieu où tout ce que j’ai pu apprendre, tout ce qui a eu autant d’impact dans ma vie, je peux le partager avec légèreté. En donnant un peu de mes bonnes ondes. Je n’aime pas le fait d’appartenir à des chapelles. J’ai eu ma période too much, où je m’étais positionnée anti-tout. Et puis je me suis rendue compte que je n’avais pas envie de m’exclure, ça ne me correspondait pas. Que plutôt que de se battre contre quelque chose, j'avais envie de me battre pour quelque chose. D’où l’idée de créer un lieu beau, accueillant et avec une belle énergie. Je veux montrer que c’est possible de changer son alimentation, de le faire avec détente, humour, sans le côté pesant ou dogmatique. C’est aussi une entreprise qui prouve qu’on peut mélanger business et éthique.
 
Quel est le livre que tu recommanderais à ceux qui sont dans un process de changement ?
 Un Livre qui m’a bluffée, pour lequel je pourrais dire qu’il y a eu un réel avant-après pour moi : Le concept du continuum, de Jean Liedloff
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« J'ai appris que plutôt que de se battre contre quelque chose, il fallait se battre pour quelque chose. »
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Tu peux nous donner une recette pour bien slasher durant la journée ?
Je peux vous en donner deux de mon livre Superjus :

Pour slasher le matin :
Smoothier High Energy - Fraise - goji
 Pour 2 verres 
Préparation (après trempage des baies) : 10min
 Ingrédients :
- 8 fraises de taille moyenne (fraiches ou congelées)
- 3/4 de verre de lait d’amande nature
- 3 CS de baies de goji réhydratées
- le jus d’un 1/2 citron
- 2 CS de sirop d’agave
- 1 ou 2 glaçons
 
Préparation :
- Réhydratez les baies de goji, en les laissant dans de l’eau claire toute la nuit (ou quelques heures avant la préparation du smoothie).
- Pressez le jus du demi citron.
- Mixez les ingrédients dans un blender puissant.
- Ajustez le sirop d’agave à votre goût (en particulier si les fraises ne sont pas très sucrées).
 
 
Pour slasher en fin de journée :
Jus Sparkling - Poire – roquette - menthe
Pour 2 verres 
Préparation : 10min
 Ingrédients :
- 3 poires (2 si elles sont juteuses)
- 1 pomme
- une petite poignée de roquette fraiche
- 1/2 botte de menthe fraiche
- 1 petit citron
 
Préparation :
- Pressez le citron au presse-agrumes.
- Rincez la roquette et la menthe. Pressez le jus des ingrédients à l’extracteur (après avoir coupé la pomme et la poire en quartiers, et surtout sans les peler !). Alternez les ingrédients durs (ou feuillus) et les plus juteux, en finissant par 2 quartiers de pomme.
- Les variétés de poires sont plus ou moins juteuses. Ajustez les quantités en fonction de vos poires.
 
Recettes extraites du livre d’Agathe Audouze, Superjus : 30 recettes super vitaminées, éditions Hachette Pratique 
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« Dans la majorité des pays de la planète, on mange des produits de saison, qui ont poussé pas loin, qui n’ont pas été traités. »

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